Cérences : ce nom (Cerentiae en langue celtique) indiquait un lieu voisin des bois, des forêts.
Richard III, duc de Normandie, épousant au mois de janvier 1027 la Princesse Adèle, fille de Robert le Pieux, roi de France, constitua en faveur de sa jeune épouse un douaire (Terme de droit ancien désignant la portion des biens qu'un aristocrate réserve à son épouse pour le cas où celle-ci lui survivrait) très important qui comprenait une bonne partie du Cotentin dont "Cérences sur Sienne".
Jehan du Bois, chevalier, de Pirou, devient seigneur de Cérences par son mariage avec l'héritière d'un seigneur de notre paroisse, Jeanne de Carbonnel. A cette occasion, il fait don à la commune de la petite statue de Notre-Dame de Cérences, visible encore aujourd'hui dans l'église. Le donateur s'y fait représenter à genoux aux côtés de Notre-Dame, et son blason est sculpté aux pieds de la Vierge.
La crise est générale : fiscalité écrasante, épidémie de peste, misère économique... La peste frappe Cérences en 1636. La paroisse est touchée et il y est décédé "quantité de personnes".
Le projet d'établissement de la gabelle provoque le déclenchement de "la révolte des Nu-Pieds". Le 18 octobre 1639, les cérençais participent avec ceux d'Avranches et de Coutances à des actions séditieuses à la foire de Gavray. Le village de Cérences fut condamné "entièrement à cause des rebellions souvent réitérées par les habitants". Le prévôt de l'Isle (sorte de lieutenant de police) "mu de compassion" se contenta de ne faire brûler que 7 ou 8 maisons, s'en prenant aux plus coupables.
Construction de la sacristie de l'église par Jacques Pinel, architecte de Torigny. En 1743, on installe des stalles (qui n'existent plus), les sièges et les lambris du chœur. En 1753, Le sieur Legendre, maître-menuisier de la ville de Caen, fabrique l'autel en bois qui se trouve toujours au chœur de l'église.
Un incendie consuma la plus grande partie du bourg. L'église et le presbytère n'eurent pas à en souffrir. Les dégâts furent estimés à 72294 livres.
Le Conseil Général de la Manche autorise le marché de Cérences à avoir lieu le jeudi sous réserve que les droits de place soient mis en harmonie avec ceux des marchés voisins.
Soixante-cinq jeunes cérençais vont mourir pour la France durant la Première Guerre Mondiale.
La Wehrmacht traverse le bourg et occupe la gare, alors que soixante-deux soldats de la commune sont faits prisonniers et prennent le chemin de l'Allemagne.
L'occupation de Cérences est effective le 15 juillet 1940 lorsque les allemands hissent leur drapeau sur l'hôtel de ville.
La Résistance assassine un caporal allemand à la Croix-au-Potier, route du Loreur. En quelques minutes, tous les hommes du bourg furent rassemblés sur la place. Le chanoine Potrel, curé de Cérences et Mr. Hecquard, maire de la commune depuis la fin de la première guerre, se détachèrent du groupe et s'offrirent en otage à l'officier allemand qui commandait le détachement. Finalement, en fin d'après-midi, chacun put retourner à son domicile. (Une stèle à la mémoire de Mr. Hecquard a été élevée place de la Gare)
Vers 6h00 du matin, les américains entrent dans Cérences.
Le Capitaine John B. Thompson est abattu avec son chasseur-bombardier P.47 lors d'une mission au-dessus de la région cérençaise. (Une stèle à sa mémoire a été élevée dans le cimetière de Bourey, hameau de la commune)
L'ancienne commune de Bourey est rattachée à Cérences.